Le jugement

Jeudi 12 novembre 2020

Les fins dernières

La religion catholique est le point central de toute action, de toute décision et de toute conséquence. La religion catholique est la clef de toute organisation, religieuse ou profane. Un comportement catholique obtient le bon ordre et la bonne marche de toute chose. Un fidèle qui est droit, bon et compétent aura une vie dans l’ensemble cohérente. Celui qui se désolidarise de toute vertu et utilise les situations à son profit, celui-là sera peut-être riche mais sa famille ou ses amis ne lui seront pas dévoués. Quand viendra pour lui les revers qui ne sauraient manquer, ses amis ou ses proches pourront eux aussi venir à manquer. La religion est une garantie tant pour la conduite sur la terre que pour votre avenir céleste mais, si cette garantie vient à manquer sur terre, comme ce fut le cas de Job, dans l’Ancien Testament, celle de son avenir céleste, elle, ne manquera jamais.

L’avenir céleste est le seul avenir important. Tous les autres, ceux de la terre, sont réversibles et passent. Seul l’avenir céleste est important. Quand un homme meurt, il est jugé pour sa vie terrestre. C’est incontournable ! Quand un homme meurt, la seule alternative acceptable est qu’il se présente au tribunal divin avec amour et piété. Toute autre attitude serait néfaste. S’il est revanchard, les démons s’empareront de lui. S’il crâne ou qu’il ergote, les démons s’empareront de lui. S’il est menteur, les démons s’empareront de lui. S’il est fuyant ou même baratineur, les démons s’empareront de lui. Il n’a que l’alternative d’aimer et de se réjouir de voir enfin le Dieu qu’il a prié, devant qui il s’est repenti, qui est son Père par prédilection.

C’est ainsi que Je juge Mes créatures : avec amour, avec justesse, avec droiture et avec connaissance. Oui, Je sais tout, dans les plus petits détails, de l’être qui se présente devant Moi, qu’il soit heureux ou apeuré ou haineux ou blasphémateur. Oui, le jugement particulier est parfois inattendu. Certains hommes Me regardent avec hauteur mais les démons se saisissent d’eux avant même que Je ne les ai jugés. D’autres sont venimeux ou hargneux, et ceux-là aussi sont interceptés par les démons avant même que Je ne les juge. D’autres, en se présentant au Jugement, sont horrifiés de voir leurs fautes et ils se condamnent eux-mêmes aux flammes éternelles car ils ne voient pas d’autre issue.

Toutes ces âmes damnées sont certaines de leurs fautes, elles les connaissent mais il arrive qu’elles ne veuillent pas les reconnaître. C’est pareil. Je n’essaye pas de leur faire avouer ce qu’elles ne veulent pas s’avouer elles-mêmes, leur déni les condamne aussitôt. Quand Je reçois à Mon tribunal ces âmes déjà damnées, elles le savent aussi et ne recherchent pas l’acquittement. Le propre du jugement particulier est le fait de se trouver devant Dieu, qui est la pureté, la droiture et la beauté par excellence, et de dire la vérité ou de se taire. Aucun mensonge n’est jamais proféré en ce moment si particulier ou tragique. Certaines âmes sont entraînées directement en enfer parce que les démons les attendent et que ni ange ni Dieu ne les en empêche.

C’est ainsi que Moi-même, au moment de Mon dernier soupir sur la Croix, enveloppé de la puanteur des péchés pour lesquels Je M’étais offert en sacrifice, Je fus quasiment happé par une multitude de démons. Ils M’attendaient et ne voulaient pas Me manquer. Ainsi que Je l’ai déjà raconté, c’est par l’Autorité de Mon Ame lumineuse que, Me défaisant de toutes ces taches et plaies qui M’avilissaient, Je M’extrayais de leurs griffes et de leurs assauts violents et accapareurs. De toutes les âmes assaillies dès leur dernier soupir, Je fus le seul à Me dégager d’eux, sans aide et par Ma seule Autorité.

C’est à cette rage et à cette violence que sont livrées les âmes coupables et orgueilleuses. Elles sont donc arrachées à leur sentence et emportées en enfer sans avoir la possibilité de se justifier. Mais il n’est plus temps de se justifier, ce temps est clos ; il faut admettre la réalité et si un tel état est encore possible, satisfaire à ses péchés et être purifié.

Les âmes en purgatoire sont sauvées, en ce sens qu’elles ont l’assurance d’entrer dans le Ciel quand Dieu le jugera et quand elles-mêmes s’en trouveront dignes, car le jugement particulier implique l’assentiment de l’âme coupable mais repentante. Elle passera en purgatoire le temps nécessaire à sa satisfaction et à sa purification, et ce temps pour beaucoup est un temps de privation, de pénitence et de régénération. C’est comme pour un malade hospitalisé qui passe un certain temps en rééducation ou en soins intensifs, et ce temps est ardemment désiré pour guérir et pour revoir Dieu et les siens.

La période en purgatoire est difficile et pénible car les âmes qui s’y trouvent ne se connaissent pas, ne se fréquentent pas et ne tiennent pas non plus à se montrer dans leur état si peu engageant. Les ténèbres enveloppent une large partie de ce lieu de guérison et, quand les âmes se trouvent dans une partie enflammée de cet espace, les flammes ne sont pas nécessairement éclairantes. Les âmes souffrent par où elles ont péché : si elles ont été gourmandes, le jeûne sera leur peine, si elles ont été agressives, elles devront s’exercer à la douceur, si elles étaient colériques, elles devront subir des situations contraignantes, etc…  jusqu’à ce que toutes ces situations disparaissent parce qu’elles n’ont plus lieu de se manifester, l’âme s’étant guérie de tous ses freins.

Le paradis sera alors leur lieu de sanctification et de bonheur, et leur montée vers le Ciel assurée.